Bien choisir son instrument.
A force de recevoir des excentriques qui soufflent dans de la ferraille, frottent de la palette et tapent sur à peu près tout le reste, nous commençons à saisir les codes et coutumes de ces franc-maçons de musiciens. Loin de pouvoir répondre au « Pourquoi ? », nous sommes proches de saisir le « Comment ? » et il semble opportun de partager nos observations.
Il est tout d’abord essentiel de comprendre que l’étude du musicien se base sur son observation sociologique. A l’aide d’un protocole stricte (s’asseoir, ne rien dire et les regarder d’un air désabusé) nous observons, en plus d’une hiérarchie sociale établie, des marqueurs comportementaux propres à chaque individu. Il y a les dominants bien sûr, bruyants, toujours devant, exposant jovialement leurs attributs, de ceux qu’on qualifiera d’aussi accomplis qu’un brin intrusifs. Et il y a les dominés, ou plutôt les dépités. Dans le fond, la mine basse, cherchant en vain à gratter un peu d’espace entre le mur et le rideau. Ce n’est pas tant qu’ils aient l’air malheureux, mais leur regard trahit le poids d’un lointain accident de vie.
Mais alors pourquoi ?
Comment la meute semble graver les destins de chaque individu ? On étudie d’abord à tort leurs différences physiques, mais les musiciens partagent avec une remarquable constance ce dégoût pour l’effort ou l’équilibre alimentaire. Rien de plus clair en observant leur pilosité, tant une conception toute personnelle des arts capillaires semble être un marqueur d’appartenance. Alors où chercher ?
…L’instrument.
C’est l’instrument qui détermine de la horde qui sera l’échevin du sous-verge. Et c’est bien là que le musicien se démarque de toute autre espèce animale : Point de déterminisme ni de résignation au grand Ordre génétique, il s’agit bien d’un choix.
Dès lors, compte tenu des conséquences à vie d’une décision souvent prise au berceau, il nous semble capital d’apporter notre expertise dans un guide vous éclairant sur les avantages (et les conséquences) de chaque instrument.