L’Avant Baie : 10 questions à Réda Saoui.

L’avant-Baie.

On vous enjoint à découvrir les spectacles de la Baie et vous nous faites confiance, il est normal que l’on s’assure d’accueillir des artistes conformes à vos attentes.
ils devront donc désormais répondre à un questionnaire éprouvé gageant du sérieux de leur spectacle, avec l’unique garantie qu’aucune question ne permettra d’apporter la moindre réponse pertinente.
C’est au tour de Réda Saoui d’avoir à supporter ça, avant de venir vous voir samedi 3 décembre pour nous présenter son spectacle, et pour lequel on vous intime l’ordre de venir !

Bonjour Reda ! Tu viendras présenter ton spectacle à la Baie des Singes le 3 décembre prochain et nous en sommes allègres ! Tu nous arrives du Québec avec la ferme intention de connaître le même succès en France, es-tu conscient qu’après avoir pris dans la quiche Isabelle Boulay et Garou sans crier gare le public français est peut-être devenu méfiant ?

-Pourquoi serait-il méfiant? Le public a-t-il peur du Grand remplacement et que tout le monde se mette à parler le Québecois? Avez-vous peur qu’on remplace votre grande gastronomie culinaire par de la poutine, ce banal plat de frites, de sauce obscure et de fromage, ce plat qui réchauffe et réconforte les cœurs?

Bon faut avouer, que votre cuisine est incroyable, mais le service de vos serveurs hautains coupe l’appétit. Certes, la poutine est dégueulasse, mais elle est courtoise.

(note de la Baie : c’est vrai qu’il faut s’y mettre à deux pays pour avoir une assiette pas trop dégueu qui ne soit pas jetée à la tronche)

Es-tu prêt à t’engager à NE PAS chanter ni même à hurler l’amour, encore moins à fomenter la moindre comédie musicale ? Que tu portes l’immense chantier du renouveau de l’amitié franco-québécoise ?

Je vous fais la promesse de ne pas chanter, car je fausse énormément. (Dites moi merci.) Par contre je ne pourrais m’empêcher de vous parler d’amour tout en édifiant le chantier de l’amitié franco-algéro-québécoise. Je construis des ponts. Je suis humoriste mais je n’oublie pas mes origines d’architecte.

(note de la baie : merci, donc)

Tu as déclaré  » La France, c’est le pays du romantisme ». Puisque tu es là depuis un moment maintenant, maintiens-tu cette position et si oui, présente nous la situation la plus romantique que tu aies connue ici ? (une idylle poétique avec un taxi parisien, les mots tendres de ce restaurateur qui ne prend pas la carte,…)

-Déjà, je suis venu en France par amour. C’est la femme de ma vie, qui est française et qui m’a traîné jusqu’ici. Pour répondre à la deuxième question, la chose la plus romantique que j’ai connue ici ce sont les ascenseurs à Paris. C’est tellement petit que ça te force d’être à proximité de l’autre, les échanges de regards gênés, petit sourire. D’ailleurs il y a une petite affiche sur laquelle il est écrit “capacité 3 personnes » c’est-à-dire, toi, l’autre et le romantisme.

D’ailleurs tu as découvert la France au début du confinement, et donc les français bien après. Avec le recul, ne dirais-tu pas qu’on a été très léger sur la rapidité de ce déconfinement ?

-Même s’il y a eu un confinement, les français n’étaient pas confinés. J’ai jamais vu autant de monde dans la rue lorsqu’il y avait un couvre feu. “COUVRE-FEU” est un mot qui n’a jamais été respecté le pauvre.

Vous êtes le pays du “faux passe Sanitaire ». Marseille s’est enrichie grâce à ce concept. Pendant le confinement, il aurait fallu dire au peuple français. « Obligation de sortir dans la rue et de faire la fête. » et les révolutionnaires français seraient comme: « Ah ouaiiis, nous on reste chez nous et on télétravaille! »

Tu es humoriste ET diplômé en architecture. Quelle serait ta meilleure blague sur les coefficients de majoration de la charge admissible d’un abaque de solivage ? (question obligatoire, fallait pas accepter de répondre à cette interview)

-Et bien ça dépend de la portée libre entre appui en cm en fonction de la charge totale.

(note de la Baie : ça nous apprendra à poser des questions compliquées)

L’un de tes sketchs aborde le racisme ordinaire, pour en rire bien sûr mais pas que. N’as-tu pas peur que la réaction à craindre aujourd’hui c’est « bon sang vous avez raison le racisme ordinaire c’est mal. ON PASSE AU RACISME ÉBOURIFFANT ! » (oui c’est pas très optimiste, mais on est là depuis pas mal de temps…)

-Je n’ai pas peur. Tant que le public rigole et que c’est surprenant. Mon but c’est de rassembler.

Tout n’étant que clichés dans ce bas monde, on imagine tous les québecois soit bûcherons, soit chanteuses, avec un accent rigolo. Comme il est probable que ce soit ta première fois en Auvergne, comment rêves-tu ton auvergnat type ? (t’as le droit de ne pas connaître, on ne jugera pas, pour 2/3 des français c’est le nom d’un fromage)

Je rêve de manger le “FROMAGE BLEU D’AUVERGNE.” Matin, midi et soir. Tout en chillant avec les vaches. Je rêve de faire une roulade sur un petite colline dans une verte prairie d’Auvergne, tout en chantant “L’AUVERGNAT” de George Brassens. Et lorsque je serai rendu en bas de la colline, j’irai enlever l’humidité de mes vêtements post roulade devant un feu de cheminée.

Il est évident qu’aucune autre interview n’aura aussi bien présenté ton spectacle. Inutile de dire merci, mais pour autant, crois-tu avoir quelque chose à ajouter ?

-Venez à mon spectacle. C’est très drôle.

(Note de la Baie : effectivement on avait oublié de le dire)

Question de Réda Seddiki : Réda Saoui, apparemment on te confond avec moi, ça te fait quoi d’être Réda Seddiki le temps d’un instant ?

Honnêtement c’est cool, heureusement que tu es humoriste et non tueur en série. C’est cool comme amalgame.

Des milliers de sourds te séquestrent à la Baie, te considérant complice de l’attaque Céline Dion. Tu as le droit de voir UN spectacle avant ton exécution, lequel choisis-tu ? https://www.baiedessinges.com/programme/
-Celui de Réda Seddiki.

Merci Réda d’avoir bien voulu répondre à ces questions que tout le monde se pose, en espérant qu’aucune ne t’ait mis dans une situation délicate en appelant une réponse digne de sens.
Et pour découvrir Réda Saoui de plus près, c’est le 3 décembre à La Baie !